mercredi 9 novembre 2016

Réparer les vivants: le film est sur nos écrans... en attendant notre rencontre avec l'auteur!

 

 Ressources pour préparer le visionnement:

http://www.elle.fr/Loisirs/Cinema/Dossiers/Reparer-les-vivants-dans-les-coulisses-de-la-preparation-du-film-3335870?google_editors_picks=true

« Réparer les vivants » : dans les coulisses de la préparation du film 

une rencontre entre Maylis de Kerangal et Katell Quillévéré.


Réparer les vivants
 Après le film:

les avis sont partagés
http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/reparer-les-vivants.html
http://next.liberation.fr/cinema/2016/11/01/reparer-les-vivants-un-coeur-entre-la-vie-et-l-amour_1525568



et l'avis de Maylis de Kerangal sur l'adaptation... nous lui demanderons nous-même lors de notre rencontre par skype prévue le mardi 22 novembre! on a hâte!

vendredi 4 novembre 2016

Rencontres improbables...

Chacun vient avec son personnage, un portrait écrit sans savoir ce qui l'attend... et les portraits s'échangent, se croisent, pour donner des rencontres, amoureuses ou non. Chaque rencontre est présentée ici du point de vue de chacun des personnages.

 


Ce jour-là, sous un ciel sans nuages, près du pont-neuf d'Annecy, j'emmenai ma fille à la danse. Soudain, un nuage de colombe se posa devant nous. Maddie essayait de courir après mais elles s'envolèrent trop vite pour elle. Enfin nous arrivâmes au gymnase. Maddie alla dans le vestiaire pour se changer. Lorsque j'ouvris la porte de la salle de danse, un courant d'air passa. Un parfum qui ne m'était pas inconnu me vint alors au nez, celle de ma mère lorsqu'elle se lavait les cheveux: un parfum d'amande et d'huile d'argan. Je la le connaissais par cœur. Cette senteur appartenait à une femme assise sur un banc dans la salle. Je m'approchais et lui demandais l'heure. Elle me répondit avec un peu d'hésitation : « Il est... seize heures vingt-cinq », puis je m'assis à côté d'elle. Ma fille entra dans la salle et je lui dis : « Va jouer avec les autres ». La femme à côté de moi avait des allures d'ange avec sa robe d'un bleu turquoise qui me rappelait la mer douce d'Huron en Amérique, et un sac avec des chaussures rouge vif. Elle arborait une longue chevelure brune qui tranchait avec sa peau de Blanche Neige et des lèvres très pulpeuses, maquillée d'une façon, que si je n'étais pas si près, je ne verrais que le rose de ses joues. Le cours commença, nous vîmes les danseuses faire leur échauffement. L'ange encourageait sa fille et lorsqu'elle leva les bras je vis sur le haut d'un des deux qu'il y avait un tatouage, un nom, celui de Kendall, sa fille. Le cours se déroula, les filles faisaient leurs pointes et quelques grands-écars. La salle de danse était très grande. Il y avait des bancs d'un côté avec les parents et de l'autre, les élèves qui faisaient leur cours. La salle résonnait, chaque toussotement, encouragement résonnait trois à quatre fois. Les murs étaient remplis de miroirs et des barres parallèles au sol. Le cours de danse se termina, l'ange partit avec Kendall et je fis de même avec ma fille.  
C.

Cher journal,


Aujourd’hui ce n’est pas un jour comme les autres, c’est l’anniversaire de mariage entre mon père et ma belle-mère. Mon cher journal, je vais te raconter le jour où leurs regards sont devenus beaucoup plus profonds.

Je m'en rappelle comme si c’était hier, un mercredi après-midi, jour de danse. Notre salle de d’entrainement était spacieuse, avec un immense miroir. Au fond se trouvaient des bancs ainsi que des porte-manteaux. Les fenêtres étaient entrouvertes, laissant passer une douce brise. J’enchaînais mes pas à la perfection. La danse c’est toute ma vie. On me surnommait « prodige de la danse » malgré mon jeune âge : 10 ans. Mon père a toujours été très fier de mes prouesses c’est pour cela que ce jour là, il avait décidé de m’accompagner. J’étais heureuse, ce n’est pas souvent qu’il venait à un de mes entraînements, je ne voulais pas le décevoir. Je jetais parfois des coups d’oeil en sa direction, vers le fond de la salle où il était assis, guettant à la moindre expression en réaction à ma performance. C’était au tour de Kendall, ma rivale de concours. Je cherchais le regard de mon père, mais le sien était tourné vers une autre personne. Une jeune femme que j’avais reconnue tout de suite : La mère de Kendall. Je les voyais discuter. De quoi parlaient-ils ? Bien que se soit la mère de ma rivale, j’avais une certaine admiration à son égard. C’était une très belle femme, sa chevelure était brune et longue, ses mèches flottaient dans l’air. Elle était très élégante à n’importe quelle occasion. Sa robe turquoise lui allait à ravir. Elle souriait à mon père, un sourire lumineux. Leurs regards transmettaient quelque chose de très fort, extrêmement fort. Que se passait-il entre eux à ce moment précis ? A quoi pensaient-ils ? était-ce de l’amour ? Mon père m’a élevé seul sans présence maternelle. Mais même si le mot maman manquait dans le foyer, mon père a toujours fait passer sa fille avant son propre bonheur. Maintenant mon seul souhait est qu’il puisse lui aussi être heureux, ne plus être seul, avoir une femme qui soit a ses côtés, avec lui, avec nous. En les regardant, je me demandais de quoi ils pouvaient parler, des choses du quotidien ? Qu’importe leurs discussion, la seule chose que j’arrivais à deviner est qu’ils se dévoraient, tout les deux, du regard.

Aujourd’hui, Ils ont toujours le même regard l’un envers l’autre, mais aussi un regard commun sur le devenir de notre famille.
M.

Aujourd'hui, jeudi 4 mai, après 26 ans d'amour passionnel, l'amour de ma vie m'a quitté d'une crise cardiaque. Kendall et Maddie sont présentes, anéanties par la nouvelle. Elles sont là l'une pour l'autre et cela me fait chaud au cœur.

Enlevant les yeux de mes deux princesses, j'aperçus accroché au mur, ce cadre de ma famille, les trois amour de ma vie.

Il me manque terriblement.

Je me souviens encore du jour de notre rencontre, de son parfum délicat qui chatouillait mes narines, de l'ambiance chaleureuse qui m'emportait dans un tourbillon de bonheur. J'étais rayonnante est très excitée à l'idée de regarder ma fille danser. Dans cette  salle pourtant très froide , deux grands miroirs recouvraient les murs blanc et deux bancs la meublaient . 

Cette salle qui nous a procurée tant d'amour et d'émotion pendant ces merveilleuses années. 

Un peu avant que l'amour pointe le bout de son nez, j'admirais ma fille heureuse des progrès qu'elle avait pu faire. Elle prenait tant de plaisir à danser. Je n'avais d'yeux que pour elle. 

Lorsqu'une brise caressa mes cheveux , mon regard se posa sur une toute autre personne : Un homme marchait d'un pas assuré dans ma direction. Je ne pu m'empêcher de l'admirer, ses yeux bleus ciel m'hypnotisaient. Il était grand, d'un charme irrésistible. Il s'assit à mes côtés et me demanda l'heure. Sa voix me fit frissonner.  À cet instant, le temps s'arrêta. 

Son visage ne m'était pas méconnu, je voulus savoir la raison de sa présence: avait-il une fille qui participait à ce cours, était il un oncle qui lui rendait visite?

En l'observant discrètement, l'envie de connaître sa vie était si forte, où résidait-il , avait-il une compagne, où était-il né, le métier qu'il exerçait, tant de questions auxquelles je ne pouvais répondre. Mon pouls s'accélérait, ma gorge se séchait, mon ventre papillonnait .

Notre rencontre restera à jamais dans ma mémoire.
P.


Je la vis au loin assise sur un banc, ses long cheveux blonds ondulaient au rythme des douces brises. Au fur et à mesure que la distance entre nous se réduisait, la peur me gagnait, mon estomac se nouait j’allais enfin pouvoir la voir après des années à se parler derrière un écran. Elle se leva à ma vue et un grand sourire étira ses lèvres pulpeuses légèrement rosées. Ses bras s’ouvrirent instantanément et je la laissais se blottir contre mon torse. Un sentiment de plénitude m’envahit, je retrouvais déjà grâce à une étreinte la complicité qui s’était installée depuis nos premiers messages échangés. Une douce odeur émanait de sa peau laiteuse que son haut léger laissait à découvert, de par la saison estivale. Mes paupières se relevèrent pour observer ce parc devenu riche de sens à mon goût, lieu idyllique imprégné de la multitude de sentiments qui m’envahissaient. Le bruit de nos respirations saccadées s’entremêlaient avec le chant mélodieux des oiseaux pêrchés sur les arbres fleuris à nos côtés. Le soleil déjà haut dans le ciel de par l’heure, faisait briller sa chevelure dorée imprégnée d’une odeur des îles qui invitait à l’évasion à ses côtés. Elle s’éloigna quelque peu de moi pour plonger ses yeux noisettes dans les miens, elle me laissait lire à travers elle comme dans un livre ouvert. Lorsque je la regardais, je pensais aux vingt-quatre images seconde d’un film. Les vingt-trois premières étaient radieuses, remplies de joie tandis que de la vingt-quatrième émanait une profonde tristesse, une faille qui la définissait avec d’autant plus de succès que l’entièreté de ses défauts et qualités. C’est à ce moment là que je sus. Je sus que je me devais de la protéger, d’être l’épaule sur laquelle elle pourrait pleurer. Mes lèvres se posèrent alors délicatement sur le haut de son front, sa petite taille me facilita la tâche. Nous n’avions échangé aucun mot depuis le début mais tous deux savions que ce silence était plus riche de sens que n’importe quelle phrase. Après de longues minutes je me décidais à le briser non pas à contre coeur, pour lui proposer d’aller boire un café.
A.



Assise sur un banc je patientais. Au loin je commençais à apercevoir une grande silhouette: je l'ai de suite reconnu, plus il s’avançait plus je distinguais les détails de son visage. Une fois face à moi, il était impressionnant. Des cheveux noirs corbeaux coiffés sur le haut mais légèrement décoiffés par le vent, des yeux verts d'une profondeur extrême mais fuyant sur les côtés,, sûrement à cause de sa timidité, des lèvres rouges sang avec un léger sourire en coin et mordillés sur le côté, un teint halé qui rappellait ses origines italiennes.
Tout à coup il me prit dans ses bras et je sentais l'odeur de sa peau malgré un léger parfum de transpiration mais qui le rendait sexy et attirant. Collée contre son torse je n'entendais plus les bruits extérieurs, les oiseaux chanter, les enfants jouer, les chiens aboyer, le cour d'eau ruisseler et je ne voyais plus les arbres en fleurs, le ciel rayonner et surtout son beau visage. Il me regardait dans les yeux et déposa un léger baiser sur mon front avec une extrême douceur et me dit « allons boire un café ».
C.