Chacun vient avec son personnage, un portrait écrit sans savoir ce qui l'attend... et les portraits s'échangent, se croisent, pour donner des rencontres, amoureuses ou non. Chaque rencontre est présentée ici du point de vue de chacun des personnages.
Ce jour-là,
sous un ciel sans nuages, près du pont-neuf d'Annecy, j'emmenai
ma fille à la danse. Soudain, un nuage de colombe se posa devant
nous. Maddie essayait de courir après mais elles s'envolèrent trop
vite pour elle. Enfin nous arrivâmes au gymnase. Maddie alla dans le
vestiaire pour se changer. Lorsque j'ouvris la porte de la salle de
danse, un courant d'air passa. Un
parfum qui ne m'était pas
inconnu me vint alors au nez, celle de ma mère lorsqu'elle se lavait
les cheveux: un parfum d'amande et d'huile d'argan. Je la le
connaissais par cœur. Cette senteur appartenait à une femme assise
sur un banc dans la salle. Je m'approchais et lui demandais l'heure.
Elle me répondit avec un peu d'hésitation :
« Il est... seize heures vingt-cinq »,
puis je m'assis à côté d'elle. Ma fille entra dans la salle et
je lui dis :
« Va jouer avec les autres ». La femme à côté de moi
avait des allures d'ange
avec sa robe d'un bleu turquoise qui me rappelait la
mer douce d'Huron en Amérique, et un sac avec des
chaussures rouge vif.
Elle arborait une longue chevelure brune qui tranchait avec sa peau
de Blanche Neige et des lèvres très pulpeuses, maquillée d'une façon,
que si je n'étais pas si près, je ne verrais que le rose de ses
joues. Le cours commença, nous vîmes les danseuses faire leur
échauffement. L'ange encourageait sa fille et lorsqu'elle leva les
bras je vis sur le haut d'un des deux qu'il y avait un tatouage, un
nom, celui de Kendall, sa fille. Le cours se déroula, les filles
faisaient leurs pointes et quelques grands-écars. La salle de
danse était très grande. Il y avait des bancs d'un côté avec
les parents et de l'autre, les élèves qui faisaient leur cours. La
salle résonnait, chaque toussotement, encouragement résonnait trois
à quatre fois. Les murs étaient remplis de
miroirs et des barres parallèles au sol. Le cours de danse se
termina, l'ange partit avec Kendall et je fis de même avec ma fille.
C.
Cher journal,
Aujourd’hui ce n’est pas un jour comme les autres, c’est
l’anniversaire de mariage entre mon père et ma belle-mère. Mon cher
journal, je vais te raconter le jour où leurs regards sont devenus beaucoup
plus profonds.
Je m'en rappelle comme si c’était hier, un mercredi
après-midi, jour de danse. Notre salle de d’entrainement était spacieuse, avec
un immense miroir. Au fond se trouvaient des bancs ainsi que des porte-manteaux. Les fenêtres étaient entrouvertes, laissant passer une douce brise.
J’enchaînais mes pas à la perfection. La danse c’est toute ma vie. On me
surnommait « prodige de la danse » malgré mon jeune âge : 10
ans. Mon père a toujours été très fier de mes prouesses c’est pour cela que ce
jour là, il avait décidé de m’accompagner. J’étais heureuse, ce n’est pas
souvent qu’il venait à un de mes entraînements, je ne voulais pas le décevoir.
Je jetais parfois des coups d’oeil en sa direction, vers le fond de la salle où
il était assis, guettant à la moindre expression en réaction à ma performance.
C’était au tour de Kendall, ma rivale de concours. Je cherchais le regard de
mon père, mais le sien était tourné vers une autre personne. Une jeune femme
que j’avais reconnue tout de suite : La mère de Kendall. Je les voyais
discuter. De quoi parlaient-ils ? Bien que se soit la mère de ma rivale,
j’avais une certaine admiration à son égard. C’était une très belle femme, sa
chevelure était brune et longue, ses mèches flottaient dans l’air. Elle était
très élégante à n’importe quelle occasion. Sa robe turquoise lui allait à
ravir. Elle souriait à mon père, un sourire lumineux. Leurs regards
transmettaient quelque chose de très fort, extrêmement fort. Que se passait-il
entre eux à ce moment précis ? A quoi pensaient-ils ? était-ce de
l’amour ? Mon père m’a élevé seul sans présence maternelle. Mais même si
le mot maman manquait dans le foyer, mon père a toujours fait passer sa fille
avant son propre bonheur. Maintenant mon seul souhait est qu’il puisse lui
aussi être heureux, ne plus être seul, avoir une femme qui soit a ses côtés,
avec lui, avec nous. En les regardant, je me demandais de quoi ils
pouvaient parler, des choses du quotidien ? Qu’importe leurs discussion,
la seule chose que j’arrivais à deviner est qu’ils se dévoraient, tout les
deux, du regard.
Aujourd’hui, Ils ont toujours le même regard l’un envers
l’autre, mais aussi un regard commun sur le devenir de notre famille.
M.
Aujourd'hui, jeudi
4 mai, après 26 ans d'amour passionnel, l'amour de ma vie m'a quitté
d'une crise cardiaque. Kendall et Maddie sont présentes, anéanties par la
nouvelle. Elles sont là l'une pour l'autre
et cela me fait chaud au cœur.
Enlevant les yeux de mes deux princesses, j'aperçus accroché au mur, ce cadre de ma famille, les trois amour de ma vie.
Il me manque terriblement.
Je me souviens
encore du jour de notre rencontre, de son parfum délicat qui
chatouillait mes narines, de l'ambiance chaleureuse qui m'emportait dans
un tourbillon de bonheur. J'étais rayonnante est très
excitée à l'idée de regarder ma fille danser. Dans cette salle
pourtant très froide , deux grands miroirs recouvraient les murs blanc
et deux bancs la meublaient .
Cette salle qui nous a procurée tant d'amour et d'émotion pendant ces merveilleuses années.
Un peu avant
que l'amour pointe le bout de son nez, j'admirais ma fille heureuse des
progrès qu'elle avait pu faire. Elle prenait tant de plaisir à danser.
Je n'avais d'yeux que pour elle.
Lorsqu'une
brise caressa mes cheveux , mon regard se posa sur une toute autre
personne : Un homme marchait d'un pas assuré dans ma direction. Je ne pu
m'empêcher de l'admirer, ses yeux bleus ciel m'hypnotisaient.
Il était grand, d'un charme irrésistible. Il s'assit à mes côtés et me
demanda l'heure. Sa voix me fit frissonner. À cet instant, le temps
s'arrêta.
Son visage ne
m'était pas méconnu, je voulus savoir la raison de sa présence: avait-il une fille qui participait à ce cours, était il un oncle qui lui
rendait visite?
En l'observant
discrètement, l'envie de connaître sa vie était si forte, où résidait-il , avait-il une compagne, où était-il né, le métier qu'il
exerçait, tant de questions auxquelles je ne pouvais
répondre. Mon pouls s'accélérait, ma gorge se séchait, mon ventre
papillonnait .
Notre rencontre restera à jamais dans ma mémoire.
P.
Je la vis au loin assise sur un banc, ses long cheveux blonds ondulaient
au rythme des douces brises. Au fur et à mesure que la distance entre
nous se réduisait, la peur me gagnait, mon estomac se nouait j’allais
enfin pouvoir la voir après des années à se parler derrière un écran.
Elle se leva à ma vue et un grand sourire étira ses lèvres pulpeuses
légèrement rosées. Ses bras s’ouvrirent instantanément et je la laissais
se blottir contre mon torse. Un sentiment de plénitude m’envahit, je
retrouvais déjà grâce à une étreinte la complicité qui s’était installée
depuis nos premiers messages échangés. Une douce odeur émanait de sa
peau laiteuse que son haut léger laissait à découvert, de par la saison
estivale. Mes paupières se relevèrent pour observer ce parc devenu
riche de sens à mon goût, lieu idyllique imprégné de la multitude de
sentiments qui m’envahissaient. Le bruit de nos respirations saccadées
s’entremêlaient avec le chant mélodieux des oiseaux pêrchés sur les
arbres fleuris à nos côtés. Le soleil déjà haut dans le ciel de par
l’heure, faisait briller sa chevelure dorée imprégnée d’une odeur des
îles qui invitait à l’évasion à ses côtés. Elle s’éloigna quelque peu de
moi pour plonger ses yeux noisettes dans les miens, elle me laissait
lire à travers elle comme dans un livre ouvert. Lorsque je la regardais,
je pensais aux vingt-quatre images seconde d’un film. Les vingt-trois
premières étaient radieuses, remplies de joie tandis que de la
vingt-quatrième émanait une profonde tristesse, une faille qui la
définissait avec d’autant plus de succès que l’entièreté de ses défauts
et qualités. C’est à ce moment là que je sus. Je sus que je me devais de
la protéger, d’être l’épaule sur laquelle elle pourrait pleurer. Mes
lèvres se posèrent alors délicatement sur le haut de son front, sa
petite taille me facilita la tâche. Nous n’avions échangé aucun mot
depuis le début mais tous deux savions que ce silence était plus riche
de sens que n’importe quelle phrase. Après de longues minutes je me
décidais à le briser non pas à contre coeur, pour lui proposer d’aller
boire un café.
A.
A.
Assise sur un banc je
patientais. Au loin je commençais à apercevoir une grande
silhouette: je l'ai de suite reconnu, plus il s’avançait plus je
distinguais les détails de son visage. Une fois face à moi, il
était impressionnant. Des cheveux noirs corbeaux coiffés sur le
haut mais légèrement décoiffés par le vent, des yeux verts d'une
profondeur extrême mais fuyant sur les côtés,, sûrement à cause de sa
timidité, des lèvres rouges sang avec un léger sourire en coin et
mordillés sur le côté, un teint halé qui rappellait ses origines
italiennes.
Tout à coup il me prit
dans ses bras et je sentais l'odeur de sa peau malgré un léger
parfum de transpiration mais qui le rendait sexy et attirant. Collée
contre son torse je n'entendais plus les bruits extérieurs, les
oiseaux chanter, les enfants jouer, les chiens aboyer, le cour
d'eau ruisseler et je ne voyais plus les arbres en fleurs, le ciel
rayonner et surtout son beau visage. Il me regardait dans les yeux et
déposa un léger baiser sur mon front avec une extrême douceur et
me dit « allons boire un café ».
C.
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